L'équilibre écologique de la zone humide de l'Ichkeul est régi par des dynamiques sédimentologiques et géochimiques, influencées par les variations climatiques et l'activité humaine. Les analyses des eaux de surface indiquent des concentrations élevées de sels nutritifs, largement attribuables au lessivage des terres agricoles et aux rejets urbains de Mateur via l'Oued Joumine, une zone particulièrement vulnérable à l'eutrophisation, avec des niveaux de phosphates allant jusqu'à 18 mg/l durant l'été.
Les sédiments révèlent des concentrations significatives en métaux lourds (Zn de 58 à 291 mg/kg et Cr de 38 à 334 mg/kg), principalement dues au drainage des anciens sites miniers et à l'érosion du Jebel Ichkeul. En outre, les eaux hydrothermales émanant du Jebel Ichkeul enrichissent également le lac en éléments métalliques dissous tels que Ni et Co, et dans une moindre mesure Cr.
Les études sur les populations benthiques, notamment les foraminifères et ostracodes utilisés comme bioindicateurs, montrent une prédominance de l'espèce Ammonia Beccarii. Cette espèce, bien adaptée aux milieux salins et contaminés, présente fréquemment des déformations morphologiques des tests.
L'augmentation de la salinité du lac, due à la construction de plusieurs barrages, ajoutée aux changements climatiques et aux phénomènes d'hypoxie, a entraîné une réduction de la diversité des espèces. Cette situation favorise les formes résistantes aux polluants et aux conditions stressantes, souvent caractérisées par des tests anormalement développés. Ces anomalies reflètent un environnement fortement impacté par les changements climatiques, la pollution métallique et les rejets domestiques.
| Type : | : | oral |
| Thématiques | : | Application : Environnement |
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