3-7 juin 2024 PAU (France)

Les auteurs > Karancz Sabina

EXPOSE ORAL - Détermination du δ11B dans les foraminifères planctoniques à l'échelle du ng : application sur la variabilité ontogénétique chez G. bulloides
Matthieu Buisson  1, 2  , Pascale Louvat  3@  , Sabina Karancz  4  , Jelle Bijma  4, 5  , Ruchen Tian  4  , Markus Raitzsch  4, 6  , Claire Rollion-Bard  7@  
1 : Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement
CNRS, Université Aix-Marseille
2 : Institut de Physique du Globe de Paris
CNRS
3 : Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l'environnement et les materiaux UMR 5254
Université de Pau et des Pays de l'Adour, CNRS
4 : Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research
5 : Jacobs Universität - Bremen
6 : Zentrum für Marine Umweltwissenschaften [Bremen]
7 : LSCE
Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, UMR CEA-CNRS-UVSQ, Gif sur Yvette, France

Le rapport isotopique du bore (δ11B) des foraminifères est un traceur robuste pour déterminer le pH océanique et en déduire la pCO2 atmosphérique. L'extraction du bore des carbonates et son analyse isotopique présentent cependant plusieurs difficultés : volatilité en milieu acide, effet mémoire en ICP-MS (risque de contamination croisée et blanc élevé) et haute énergie de première ionisation. La mesure de δ11B dans ces échantillons de petite taille et faible en teneur en [B] (2-20 ppm de B et méchantillon ≤ 5 mg), est alors un défi, nécessitant une précision meilleure que 0,8 ‰ (2SD) soit ~0,1 unité pH, équivalente aux alternances glaciaires/interglaciaires. Mais des incertitudes sur le pH reconstruit peuvent aussi émerger des processus de biominéralisation.

C'est pourquoi nous avons mesuré le δ11B d'échantillons de Globigerina bulloides (80-190 tests, teneur en B de 3-5 ppm) de trois fractions de taille différentes (250-315, 315-400 et >400 µm) via une nouvelle approche analytique sur MC-ICP-MS, combinant 1/ la microsublimation pour la purification du B, réduisant les blancs (~10 pgB) et les volumes d'échantillons (40-50 µL), et 2/ un dispositif d'injection directe (µ-dDIHEN), automatisé et miniaturisé pour les faibles débits (8-35 µL/min) et volumes (boucle d'injection de 10 et 50 µL). Trois cent µL de solution seulement sont consommés pour une analyse en triplicat avec une boucle de 50 µL, et 80 µL pour une boucle de 10 µL. L'utilisation de résistances 1013 W et de cônes échantillonneur Jet/écrêteur X a de plus favorisé la mesure précise des petits signaux.

Ce protocole a permis une analyse précise de δ11B, atteignant 0,1 à 0,5 ‰ (2SD) pour seulement 1 à 2 ng de B, facilitée par des signaux transitoires (boucle d'injection de 10 µL) qui ont significativement minimisé l'impact du blanc sur les mesures de δ11B. Aucun effet de taille sur le δ11B de G. bulloides a été observé, ce qui est cohérent pour cette espèce dépourvue de symbiontes. Son microenvironnement est principalement affecté par la respiration et la calcification, contrairement aux espèces avec des symbiotes et dont le δ11B varie avec la taille et donc la densité de ce ces derniers à l'activité photosynthétique.


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